« À 22 ans me voilà à Paris piochant le code… En cachette, je dessine… Je passais 3 ans à Paris, sans direction, travaillant à mon idée… Puis Rome 4 ans ; aurore de réputation faite à bon marché »… Ravier arrive à Rome mi-septembre 1840. 24 septembre 1840, lettre à ses parents : Vous ne sauriez-vous figurer le spectacle qui s’est offert à moi mardi. Je suis sorti de Rome par une grande route où là;on voit le pavé antique mais qui sert encore maintenant de grand route. J’ai marché une heure sans rencontrer d’autre personne qu’un moine qui disait son bréviaire. Mais ce qui porte au suprême degré la beauté et la tristesse de ce lieu, ce sont les tombeaux antiques ruinés qui bordent des deux côtés la route à droite et à gauche. Des ruines immenses des premiers temps de la République,  d’immenses files d’aqueducs qui se déroulent dans la plaine à perte de vue, c’est le paysage qui m’a fait le plus d’impression »…

Biographie de Ravier par Félix Thiollier publiée dans son livre de 1899.

Extrait : […] le père d’Auguste Ravier avait en grande estime les négociants, ingénieurs, notaires et avocats, tandis que l’art et les artistes lui étaient absolument indifférents. Il envoya donc son fils à Paris pour y faire son droit …En désespoir de cause on permit à Auguste de suivre sa vocation, après avoir consulté le peintre Fonville, dont on faisait grand cas à cette époque dans la région lyonnaise. Au lieu de passer à l’École des Beaux-Arts le temps réglementaire, Auguste Ravier partit directement pour l’Italie, où il fut recherché et apprécié par les pensionnaires et le directeur de la Villa Médicis, ainsi que par les peintres de l’École romantique, qui foisonnaient à Rome en ce temps-là. Il fut spécialement lié avec Français, Anastasi, Corot, Marilhat, Baron, Daubigny, Gounod, Flandrin, Ingres, etc. On lui reprochait souvent de ne pas travailler d’une façon assez assidue, mais on l’engageait aussi à emporter son fusil dans la campagne romaine; car il était d’une adresse remarquable à la chasse et rapportait à ses amis un nombre considérable de canards, bécasses et bécassines. Il considéra toujours l’Italie comme un lieu de délices: il eut grand-peine à la quitter lorsque certains événements de famille le rappelèrent à Lyon. Il avait étudié la nature à Ponte-Molle, Monte-Mario. Aqua- Acetosa, Marino, Olevano, Paestum, Nemi, Albano, Gensano, aux bords du Tibre ou du Teverone, à la Villa Adriana, etc.