À Morestel

Morestel, l’enthousiasme (1867-1895)

La dernière période de vie de Ravier s’écoule à Morestel entre 1867 et 1895.

Maturité de la cinquantaine. Il devient enragé de peinture. Ravier se nourrit des joies simples de la nature qui le conduit dans les paysages qu’il aime, dans son Dauphiné, le bourg de Morestel, le lavoir, les gorges, les rochers, la plaine bordée d’horizons montagneux. Pour lui, Morestel est mieux pourvu de motifs de pure lumière.

Fasciné par la lumière de l’aube ou du crépuscule, il peint la plupart du temps en plein air. Le reste de la journée et tard dans la soirée il travaille en atelier.  De sa propre confession, il admire les « anciens », tels Poussin et Le Lorrain, comme les modernes Turner, Delacroix et Corot. Ravier n’exposa presque jamais de son vivant, ce qui lui coûtera sa réputation officielle dont il se moque par ailleurs, et plus tard, n’étant pas référencé, sa cote marchande. Sa correspondance abondante nous éclaire sur sa façon de travailler, et d’appréhender la nature, sur sa philosophie de vie, et sur son art très audacieux qui influença –ou dérouta- la plupart de ses amis peintres qui l’appelaient « maître ». Ravier, homme et peintre à la personnalité exceptionnelle, ne dut rien à personne et ne voulut être reconnu que pour ses audaces ; il n’était ni élève de, ni fils de… S’il n’a pas connu une brillante carrière de peintre, il a pourtant largement contribué à perturber le genre de la peinture de paysage avant l’heure impressionniste ! Son œuvre lui ressemble parce qu’il est audacieux et sincère. « La recherche sincère vers un idéal » a toujours été son credo, ayant naturellement appliqué sa personnalité à sa peinture.

          

Des centaines de croquis, ébauches à l’huile ou esquisses à l’aquarelle s’entassent dans ses cartables, car Ravier fait tout à la fois. Le dessin  toujours soigné dans sa jeunesse est parfois presque absent dans ces années-là, tant les motifs sont imprimés sur sa rétine. Les croquis ou annotations rapides ne servent que de mémento pour le travail à accomplir le soir. Les couleurs froides de la période de Crémieu laissent place à une palette chaude, luxuriante et lumineuse.

Ravier, trouve près de chez lui ses motifs de prédilection. Village qui lui rappelle peut-être celui d’Olevano en Italie avec sa vieille tour au sommet qui domine la plaine du Latium. Il fait très souvent le parallèle entre Rome et Morestel, comme il le fit avec Rome et Crémieu. Il ne s’agit pas de sites en particulier mais des impressions ressenties face à la nature Morestelloise qui offre à ses souvenirs des rochers, des plaines avec vue sur les montagnes, des étangs, des chemins, des collines. L’influence durable de la vision romaine du peintre débutant ne se dément pas à la fin de sa vie. Peintre de la lumière il choisit avec soin le moment où la nature est infiniment plus belle, à l’aube et au soir. Le vert du printemps trop uniforme lui déplait, il lui préfère les nuances subtiles et chaudes de l’automne.

           

Si les arbres dépourvus de feuilles structurent l’image, l’eau des rivières, des mares et des étangs lui permettent de jouer subtilement avec les reflets, mais c’est toujours le ciel qui a la préférence de Ravier. « Tout est dans le ciel », c’est là-haut, dans les nuages, que la lumière joue avec ses nerfs et ses pinceaux…

             

« J’aurais donné tout mon talent pour la réalisation du rêve Et je passe la vie sans jamais m’ennuyer ; après la peinture il y a les livres, l’histoire, les voyages, les poètes… Je ne crois guère à l’amitié, j’ai perdu la foi, je ne crois plus à l’amour, la nature reste c’est suffisant, c’est encore l’infini ! » [Extrait tiré de l’autobiographie de Ravier à la demande de Félix Thiollier, 1879. Original autographe, collection et transcription CBT.]

Les amis peintres

Les mêmes qu’à Crémieu dans sa jeunesse. VOIR onglet « amis peintres »

Les lieux peints à Morestel

Le LAVOIR A MORESTEL

La MAISON DE RAVIER

LA TERRASSE DE LA MAISON

LES TOITS VUS DE SON ATELIER

LES PAYSAGES AUTOUR DE MORESTEL

Les alentours de Morestel

FERMES et ROUTES

LE PETIT PONT

LE FOUR A CHAUX

SITE DE ROCHE – ETANG – MOULIN –  CHEMIN – RIVIERE

THUILE,  BOIS de THUILET

ETANG DE LA LEVAZ (Ravier l’orthographie volontiers  ALEVA en souvenir de l’Italie)

ARANDON

CHANTABEAU

VEZERONCE

Et un peu plus loin : Le Bugey

CREY ou CREYS

PONCIN

BORDS DU RHONE

ROSSILLON

VAL D’AMBY

PIERRE-CHATEL

Vues de Morestel par Ravier

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