La revue en ligne « La Tribune de l’Art » signalait récemment (17/02/2022) une nouvelle version « très ergonomique d’AGORHA ». AGORHA est la plateforme de diffusion des bases de données produites par l’INHA, le très officiel Institut National de l’Histoire de l’Art, et ses partenaires
Le lecteur ne connaissant pas cette base et souhaitant la tester en tâchant de trouver quelque information sur notre cher François-Auguste Ravier aura quelques déboires ! En effet, en tapant son nom, Ravier, avec ou sans prénoms, dans la fenêtre de recherche on tombe sur une notice de quatre « raviers à bords polylobés » en verre translucide fumé de la collection de Jacques Doucet !!! Mais sauf incompétence totale du chercheur il ne trouve rien d’autre…
Grande lacune à l’INHA à propos de Paul Jamot !
SUR LA PLATEFORME DE L’INHA, ne trouvant RIEN sur François-Auguste Ravier on tente « Paul Jamot » ; Victoire ! Il est bien là mais on ne trouve rien qui le relie à Ravier. Poursuivant la quête on essaye : Thiollier, Emma y figure mais pas Felix. Il est vrai qu’elle est sculptrice, lui n’est que photographe et historien d’art…
Mais si AGORHA n’est qu’un système de bases de données, peut-être trouverait-on quelque chose directement sur le site de l’INHA ? Pour Ravier, même absence de données, sinon une douzaine de titres d’articles dans lesquels on cherche vainement le mot « Ravier » même pour parler de petits récipients propres à accueillir des radis ! Et pourtant parmi ces articles, une longue notice consacrée à Alphonse Germain (1861-1938), historien et critique d’art français, cite son livre consacré aux Artistes Lyonnais de 1910 (plusieurs articles publiés dans la Gazette des Beaux-Arts la même année) ce qui semble logique puisqu’il est lui-même lyonnais. Pourtant ce même A. Germain, dans son livre ou dans ses articles, écrit beaucoup sur Ravier et illustre son propos de nombreuses photos.
Ne perdons pas espoir, que dit l’INHA à propos de Paul Jamot ?
Il y est bien présent et a droit à une longue notice mais celle-ci ignore complètement son action et ses écrits pour promouvoir Ravier… Si l’auteure cite ses nombreuses donations aux musées du Louvre et de Reims, en détaillant quelques noms, François-Auguste Ravier doit faire partie des artistes importants qui prolongent la liste. Il est vrai que cette dernière comporte des noms prestigieux comme Le Nain, Gauguin, Delacroix etc., mais aussi Corot, à côté duquel on aurait pu inscrire Ravier : en effet, Jamot a toujours souhaité faire connaitre François-Auguste Ravier au Louvre: « Ravier est maintenant si connu, et pour un musée qui contient tant de beaux Corot, Daubigny, etc… J’aurai une vraie joie à placer quelques Ravier à côté de ces maîtres » (P.J. à Félix Thiollier, le 16 Janvier 1911)
Autre chose regrettable, dans la Bibliographie de Paul Jamot, il n’est absolument pas fait mention des livres consacrés à François-Auguste Ravier, de 1911 et 1921, ni de l’exposition de Londres en 1923. La bibliographie ne débute qu’en 1927…
Nous leur avons adressé un courrier en mars 2022, et nous avons bien eu une réponse que nous publions en regrettant que ce soit un peu une réponse type, mais nous les remercions quand même de leur retour.
Réponse :
Monsieur, Le périmètre des données exposées dans AGORHA suit les contours des programmes de recherche mis en œuvre par l’INHA et ses partenaires et ne vise pas à l’exhaustivité.
C’est pour cela que malheureusement vous n’avez rien trouvé sur Ravier ou Thiollier, sans que cela ne corresponde à un jugement de valeur sur ces artistes. C’est simplement que jusqu’à présent, aucun programme de recherche développé par l’INHA n’a eu à travailler sur eux ou leurs productions.
Concernant Paul Jamot, la notice rédigée par Claire Maingon pour le Dictionnaire critique des historiens de l’art est un article publié en ligne, sur lequel elle n’a plus la main pour des corrections. La bibliographie qui y est présentée n’est pas exhaustive, et cela est bien précisé.
Nous vous remercions pour l’intérêt que vous portez aux ressources mises en ligne par l’Institut national d’Histoire de l’art.
Bien cordialement
L’équipe d’AGORHA
Service numérique de la recherche/ Département des études et de la recherche agorha@inha.fr
On ne peut qu’espérer que cette lacune soit rapidement comblée et que Ravier fasse vite partie des programmes de recherche de l’INHA. François-Auguste Ravier le mérite largement ! Christine Boyer et Patrick Chatelin.
Livres cités dans l’article : Alphonse Germain, Les Artistes lyonnais, des origines jusqu’à nos jours, Lyon, H. Lardanchet, Editeur (1910) Paul Jamot., Auguste Ravier, Lyon, H. Lardanchet, Editeur (1911)Paul Jamot., Auguste Ravier, étude critique suivie de la correspondance de l’artiste. Lyon, H. Lardanchet, Editeur (1921)